Que va faire Borg ?

Le ministre suédois des finances qui représente l'ensemble de ses homologues européens a récemment menacé le gouvernement letton d'un blocage du crédit alloué par l'Europe et le FMI. En effet, la lecture faite par le gouvernement de Valdis Dombrovskis n'est pas forcément la même que celle faite par le FMI du mémorandum qu'a rendu la Lettonie à l'organisme bailleur. Dans ce document, la Lettonie s'engage à réduire de 500 millions de Lats ses dépenses afin que le déficit public n'excède pas 8,5%. Selon les dernières statistiques et malgré une économie plus que moribonde, le pourcentage semble être respecté sans avoir recours à des coupes plus claires qui permettrait d'atteindre la somme promise de 500 millions de Lats.
Valdis Domborvskis a donc proposé un budget qui prévoit (seulement) 350 millions de lats de réduction des dépenses et M. Borg (le ministre suédois) met en doute la parole du gouvernement letton qui est tiraillé d'une part par ses bailleurs internationaux et d'autre part par un peuple de plus en plus miséreux qui se demande à l'approche de l'hiver comment il va bien pouvoir se chauffer aux prix auxquels on accède au gaz ou au chauffage de ville.
Une idée semble pourtant germer même si sa traduction n'engage que moi. La critique au cœur de la société lettonne envers les banques étrangères (principalement scandinaves et même principalement suédoises) ne cesse de prendre de l'importance. Je vous avais dit auparavant que la dévaluation du lats était impossible étant donné que les crédits immobiliers et autres de la population étaient libellés en Euro ou en Dollars. L'idée serait de minimiser la dette des ménages mais comment ? La solution se trouve dans la valeur hypothécaire du bien. Il semblerait que le gouvernement travaille sur un projet de loi visant à estimer la valeur de la dette par rapport à la valeur du marché et plus seulement à la valeur d'achat. Je ne sais pas trop comment cela peut se tourner mais ça veut dire qu'une maison, un terrain ou un appartement ne devrait plus être remboursé qu'à hauteur de 30% de son prix d'achat si on en croit les dernières statistiques en matière de marché immobilier. C'est les banques qui vont pas être contentes et avec elle M. Borg ! Mais cela veut aussi dire que la Lettonie peut se permettre le lâché de son taux de change par rapport à l'euro et ainsi se dégager un peu de leste pour la suite des évènements.
En résumé, les créditeurs et les débiteurs sont rentrés dans un rapport de force. D'un côté, les aides financières internationales ne tomberont qu'après une ultime coupe dans les budgets de l'état letton, de l'autre, le gouvernement letton cherche (enfin) à protéger son peuple contre des coupes promises mais qui rendraient exsangues une économie et une population déjà lasse des sacrifices et ceux qu'il tient à la gorge c'est les organismes de crédits principalement scandinaves.