Des expériences...

Quand on déménage en plein milieu de l'été, il faut souvent dire au revoir aux rêves de grand jardinage et ce fut un peu le cas pour nous. Nous sommes heureux d'avoir quitté le vent de la Provence pour nous retrouver dans les monts de Lozère surtout qu'il y a une différence sensible de mentalité entre mes deux employeurs. 
Nous avons donc laissé les courgettes en devenir brûler au soleil de juillet sans une goutte d'eau car notre appartement n'a pas été repris mais avons pris soin de récolter tout ce qui pouvait l'être en faisant attention de ne pas prendre avec nous trop de ces escargots de vigne qui nous avaient pourri le jardin.
Ici, la préparation de la terre fut plus rapide puisque mon père a pu venir avec un motoculteur taillé pour les champs de 40ha et tourner assez rapidement les 20m² de jardin qui surplombe la petite rue qui permet d'accéder au centre-village. Nous avons planté des petits pois qui ne craignent pas forcément le mauvais temps de l'automne et qui de toute façon ne devrait pas avoir à attendre aussi longtemps, des salades que des chats ont gaiement retournées, des courgettes dont il nous resté quelques graines et des melons dont j'avais récupérer les graines. Par ailleurs, nous avons replanté des pieds de poireau, de salade et de chou. Mais quelle est donc l'expérience me dirait vous. 
L'expérience réside pour moi dans le semis des melons et dans leur capacité à se développer à cette altitude malgré un semis tardif. L'idée n'est pas forcément de récolter du melon mais de voir quel environnement il affectionne, s'il faut beaucoup d'eau, si la chaleur le gêne, quelle capacité il a à résister à la sécheresse et autres facteurs. A Taillades, j'ai compris que le principal ennemi du melon qui sort de terre est l'escargot ou la limace. Ici, j'ai eu recours au semis en pot et les melons sont suffisamment bien partis pour que je les mette en terre aujourd'hui après un peu plus de deux semaines d'incubation. La grêle n'a cependant pas beaucoup aidé dans le processus de croissance mais ne l'a pas non plus stoppé complètement. Je me dis donc que si je plante en pot fin mars, je peux mettre en terre mi-avril et qu'avec un peu de chance, nous éviterons les mauvaises gelées. 
Justement, en parlant de gelée, la seconde expérience n'a pas été de faire de la confiture de groseilles bien que ce soit la première fois que nous nous y essayons seuls mais de faire du vin de groseilles. La recette est simple mais nous avons cruellement manqué d'instruments adéquats. J'entends par là, bouteilles en verre hermétique, entonnoirs et autres. L'idée est de presser le jus et de le laisser macérer pendant quarante-huit à soixante-douze heures dans un récipient hermétique. Une fois cette période passée, il faut y mélanger du sucre et de l'eau après l'avoir filtré un peu à l'aide d'une passoire. Pour un kilo et demi, j'ai mis cinq cents grammes de sucre et deux litres d'eau, ce qui si mes calculs sont bons devrait sortir du vin autour de 20°. Pour l'instant, rien n'est bien sûr et on ne sait même pas si dans quatre mois le vin sera buvable mais l'expérience est lancée et en attendant de filtrer à nouveau le vin mais cette fois avec un filtre à café. Au regard de tous les muriers qui nous entourent et qui plient l'échine sous le poids des minuscules fruits, on pourra retenter l'expérience avec de la mûre d'ici la fin du mois.
Pour l'équipement, nous avons fait quelques courses mais il y a un moment, il ne faut pas abuser :