Après une nuit sous la pluie mais au sec, nous sommes partis direction la côte de la mer Baltique pour visiter quelques phares et l'impressionnant radiotélescope d'Irbene.
Nous avons commencé par nous diriger vers le phare de Slitere qui n'est pas forcément très surprenant mais qui était sur le chemin. Il n'est plus en service en tant que phare mais sert au tourisme. Il se situe dans le parc national de Slitere qui est le plus vieux parc naturel de Lettonie.
Nous avons continuer notre chemin vers le radiotélescope d'Irbene mais comme nous avions commencé notre délire "phares", nous avons également visité celui de Mikeltornis qui a la spécificité d'être le plus haut de Lettonie. Il ne semble pas possible de le visiter mais on peut s'approcher de son pied si on souhaite l'observer de plus près.
L'étape que je désire faire depuis un petit bout de temps approche... Je ne suis pas déçu. La route vers le radiotélescope d'Irbene est surréaliste. Il faut prendre un petit chemin de ciment sur le côté de la route et après quelques mètres, nous arrivons entre deux barres d'immeubles qui sont tellement typiques de la Lettonie mais dans ce cas, elles sont complètement vides. Ce n'est pas comme à Karosta, ici, elles sont complètement vides et celles qui les entourent sont vides aussi. Je comprends vite que nous sommes dans un ancien complexe militaire de l'époque soviétique par la localisation des bâtiments (des grandes barres d'immeubles cachées au milieu des bois) et par leur abandon. Le fait que la côte Baltique soit si bien préservée du bétonnage stupide est du à sa position de frontière entre l'Union Soviétique et l'Europe de l'Ouest. Nous apprendrons durant la visite que le radiotélescope n'a pas toujours servi à observer les petits hommes verts! Une fois au pied du géant l'étonnement est à son paroxysme. Il s'agit du 8ème plus grand du monde et je ne sais pas quel est le plus grand mais ça doit être impressionnant. Il y a une visite guidée en Letton et en Russe, voire en Anglais si on réserve avant qui nous apprend pas mal de choses sur la vie du monstre de ciment et d'acier et sur son fonctionnement. Il semblerait que la construction débute en 1971, je dis "semblerait" car une grande partie des documents concernant les infrastructures militaires environnantes ont disparus. A l'époque soviétique, il servait principalement dans la communication avec les navettes spatiales et dans l'espionnage de l'Ouest. Quand il fut rétrocéder à la Lettonie, les militaires sont partis avec l'ensemble de leurs biens et des documents concernant le radiotélescope. Suite à cela, il a fallut plusieurs années au scientifiques pour comprendre le fonctionnement de l'équipement. Aujourd'hui, les chercheurs manquent terriblement de fonds et la crise n'aide pas à maintenir les crédits délégués à la recherche. Nous repartons de ce lieu tout droit sorti de star wars avec le regret de ne pas avoir pu visiter le souterrain qui menait du central et des habitations vers les différentes antennes.
Nous avons continué notre route vers Ventspils et notre dernier phare de la journée qui est le plus vieux de Lettonie. Il s'agit du phare d'Ovisi mais faute de munitions monétaires, la visite fut impossible.
Après un arrêt éclair à Ventspils où il faisait mauvais comme d'habitude, nous avons rejoint le sud et Edole en particulier. Edole fut le fief d'un puissant baron dont les terres s'étendaient jusqu'au nord de Liepaja. Le château dont la dernière reconstruction date du début du siècle dernier est atypique pour la Lettonie. La majeure partie des châteaux sont des sortes de grandes maisons avec une cour et des dépendances de chaque côté de la cour. Ici, il y a un ensemble massif avec une cour intérieure dont l'architecture générale fait penser à l'Espagne. Alors que j'étais passé plusieurs fois par la route près de ce château, je fus surpris quand j'y suis entré. Les collections à l'intérieur ne cassent pas trois pattes à un canard comme on dit mais il y a quelques objets qui valent le détour sans parler de la vue dont on profite une fois dans la tour. Je pense qu'il a un fort potentiel touristique mais qui demande quelques aménagements en plus des 2 100 000 d'euros à débourser pour son achat. Il est en vente avec les jardins qui l'entourent. J'espère qu'un passionné saura utiliser à bon escient ces murs qui sont exceptionnels pour la région.
Ensuite, nous nous sommes dirigé vers le sud et la Lituanie pour revoir l'isthme de Courlande qui nous avait tant plu mais nous avons été plus que surpris par le prix d'une chambre d'hôtel en pleine saison pour un service qui n'était pas au rendez-vous. L'isthme en lui-même est toujours un coin de nature magnifique. La journée de visite et de voiture a eu raison de notre soirée...