C'est noël avant l'heure ! Qui l'eut crues ?

La faute d'orthographe est faite exprès et je le précise puisque j'entends déjà d'ici les puritains de la langue française s'insurger contre cet accord farfelu. Le titre se décompose donc en deux : la partie "Noël" sur laquelle je vais revenir et la partie "crues" par laquelle je vais commencer (non qu'il y ait une quelconque logique mais parce que j'ai envie de faire comme ça).
Les nuages couvrent la vallée
Pour ceux qui n'ont pas entendu parler des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le sud de la France ces derniers jours, je les informe, pour les autres, je crois que je n'avais plus vu ça depuis le Pérou. Il pleuvait, pleuvait et faisait du vent, du vent très fort et qui avait tendance à vouloir faire tomber les arbres. Les arbres de leur côté n'avaient pas envie de tomber et restaient donc droits pour les plus solides ou courbaient l'échine pour les plus flexibles. Chacune des techniques a ses avantages et ses inconvénients sur lesquels je ne reviendrai pas. Le fait est qu'il pleuvait des hallebardes comme vache qui pisse. Tant et si bien que les cours d'eau sont montés subitement au point de classer le département de l'Hérault en alerte rouge sur l'échelles des alertes qui vont de vert à rouge en passant par jaune et orange. Il n'y a que dans le Gard que j'ai entendu parler d'alerte violette qui se situerait au dessus de l'alerte rouge. Cependant, vu la tendance à l'exagération de mes amis et collègues, j'aurais plus tendance à croire en des alertes bleues ciel comme le chantait Bertrand Cantat dans Nous n'avons fait que fuir. Ce jour-là fut le jour que notre ami letton a choisi pour venir nous livrer les cinq mètres cubes de conneries que nous stockions depuis un an dans un garde-meubles de Riga. Le livreur que nous allons nommer Kaspars pour des raisons de commodités était du plus pur style letton. Il faut comprendre par là que si nous avons réussi à lui arracher vingt phrases entre le moment où il est arrivé et le petit-déjeuner, c'est à force de courage et de détermination. Je parle de petit déjeuner car étant donné qu'il est arrivé un peu avant onze heures du soir et que nous avons profité de l’accalmie pour décharger le camion, nous l'avons invité à passer la nuit au sec et au chaud dans notre mezzanine-chambre d'ami qui nous sert aussi maintenant de salle de lecture et de salle à manger quand on veut un peu de dépaysement. 
Le vin était tiré
La partie "Noël" commence ici. L'effet qu'a produit l'ouverture des cartons bourrés de bibelots inutiles, de livres et de vêtements peut être assimilé à celui que vous pouvez ressentir en ouvrant vos cadeaux lors de votre anniversaire ou à Noël. Nous allons pouvoir profiter de nos casseroles et nos couteaux durement gagnés en collectionnant les points Rimi à chaque fois que nous allions dans le temple de la consommation qui se trouvait près de chez nous. Je vais pouvoir lire une nouvelle fois l'ensemble des bouquins que j'ai acheté et dont je n'ai pas forcément envie de me séparer. J'ai pu me rendre compte qu'il me manquait les six premiers tomes de l'assassin royal et qu'il faudra bien que je me les procure si personne ne me les offre. J'ai bien envie de me relire toute la saga mais sans passer par les aventuriers de la mer qui sont bien longs et la phrase qui m'avait le plus plu à leur sujet venait du cousin russe qui passe parfois par là et était : huit livres de quatre cents pages ça fait un peu long pour une introduction (il faut savoir qu'il y a neuf tomes en tout). Nous avons retrouvé quelques meubles dont le fauteuil sur lequel je suis assis et qui est nettement plus confortable que la chaise de bureau qui me servait de trône en face l'écran de l'ordinateur où je passe vraiment trop de temps. Pour fêter ce noël avant l'heure mais surtout les six ans durant lesquels nous avons vécu des choses exceptionnelles, nous avons bu un peu de vin.
Profitant d'un jour un peu plus sec que les précédents, nous sommes partis nous balader dans les chemins autour de la maison pour profiter de la nature. J'ai découvert les petits villages sympas qui nous entourent et aussi qu'un enfant de trois ans et demi pèse à peu près le même poids que le sac que j'ai trimballé pendant cinq mois sur mon dos pendant notre périple sud-américain.