Voyage dans les terres non-inféodés de Saint-Saturnin

Si vous ne connaissez la Lozère que depuis l'autoroute A75, vous connaissez quand même le château de Saint-Saturnin qui est en contrebas d'une descente (ou d'une montée) à l'entrée (ou à la sortie) du département en venant de Millau (ou en y allant). La dite descente est agrémentée d'un radar et il vaut mieux regarder son compteur de vitesse que la route et encore moins le paysage. Faites-moi dire ce que j'ai dit : "je pense que dans cette descente, ce radar est dangereux". Cela dit, mon propos n'était pas de déblatérer une énième fois contre les radars automatiques. Je voulais vous parler du château du XIIIème siècle situé de l'autre côté du causse bordé par les falaises qui font face à notre maison.
Ce charmant petit château se situe au coeur d'un cirque qui serait plutôt agréable si l'autoroute ne le surplombait pas avec le bruit incessant qu'elle entraîne. Les premières mentions ont été faites au XIIIème siècle et tout porte à penser qu'il ne dépendait pas de la baronnie de Canilhac pourtant toute proche. Etant donné le nombre conséquent de fontaines qui s'y trouvent, les raisons de l'implantation à cet endroit, en plus de celui stratégique ne font pas de doute. Il s'agissait probablement d'une vicomté inféodé au comte du Gévaudan. En cette saison, le village qui n'est déjà pas beaucoup peuplé, l'était encore moins. Nous n'avons vu qu'un chien qui nous a servi de guide et le château, imposant au milieu du village et en cours de restauration. A côté, se trouve l'église qui, par chance, était ouverte au moment où nous sommes arrivé. Il n'y a pas grand chose à y découvrir à part la tombe d'un vicomte qui se trouve dans le cimetière devant l'entrée. Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas réussi à déchiffrer la totalité des inscriptions. Le village est parcouru par différents ruisseaux le long desquels s'est parfois formé du travertin (ou tuf calcaire), notamment près du lavoir. Nous sommes remontés en suivant la vallée et avons été surpris par une résurgence qui a creusé la roche et au pied de laquelle se trouve également du travertin. La petite route que nous avons suivie est normalement fermée en hiver mais nous avons pris le risque puisqu'il n'avait pas fait froid et qu'il n'avait pas neigé et elle offre une magnifique vue sur la vallée.