Dévaluation du lats

Dressé comme un épouvantail par les prophètes de l'apocalypse, la dévaluation semble être devenue inévitable. Est-ce que cela peut servir à quelque chose? L'état de la balance commerciale est témoin de la nécessitée de procéder à la dévaluation mais l'impact qu'elle aura sur une population déjà fragile reste inconnue.

L'idée de dévaluer le Lats circule depuis pas mal de temps ici en Lettonie mais pour que le journal le monde s'y intéresse, c'est que les choses ont évoluées depuis les premières jérémiades des économistes lettons. La consommation est en berne depuis presque un an et l'inflation galopante soutenue, jusqu'à peu, par le crédit facile place beaucoup de produits hors d'atteinte du commun des lettons. Comment, d'une part, relancer la consommation de produits nationaux qui sont excessivement chers et, d'autre part, faciliter l'exportation pour les producteurs lettons? La solution est la dévaluation de la monnaie par rapport à l'euro. Le taux de change fixe a été instauré dans un premier temps par l'adhésion de la Lettonie au MCE II qui prévoit une fluctuation de plus ou moins 15% et dans un second temps par la banque de Lettonie qui a réduit la fluctuation à plus ou moins 1%. Ce à quoi nous allons assister est sans doute le retour aux critères européens puisque la possibilité de fluctuation de 1% a été décidée unilatéralement par la banque centrale de Lettonie. Ce changement va très probablement entraîner une chute d'environ 15% de la monnaie par rapport à l'euro. Les dévaluations ne sont que rarement la panacée aux problèmes économiques puisque dans un premier temps, la consommation baisse avant de reprendre et il est difficile d'apprécier la longueur du creux. De plus, la dévaluation va se faire sentir sur les ménages qui ont pendant des années contracté des prêts en euro, notamment immobiliers, et qui vont devoir continuer à rembourser en euro alors que leur salaire va perdre de sa valeur par rapport à l'euro. Cela pourrait être l'inverse du coup de fouet souhaité et la Lettonie pourrait s'embourber encore plus profondément dans la crise économique, financière et politique.

Dans le cas d'une dévaluation, est-ce vraiment le moment d'acheter?